vendredi 28 septembre 2007

Régis Debray est un rusé ronchon, qu'on se le dise !

Régis Debray a décidé de se mettre au parachutisme. Il suit des cours théoriques et un jour, c'est le baptême du feu : il doit faire son premier saut ! Tout excité à bord de l'avion, il se prépare à sauter à quelques kilomètres d'altitude, tandis que son moniteur, MICK, essaie de calmer cet élève turbulent, mais rusé ronchon.
- Calme-toi Régis, ou tu vas encore faire une connerie !
Ca y est, Régis s'élance !... Selon les consignes, il tombe quelque temps en chute libre, puis à partir d'une certaine altitude, s'apprête à tirer la poignée de son parachute. Mais c'est alors qu'il se rend compte que dans le feu de l'action, il a totalement oublié d'en prendre un, et regarde vers l'avion MICK qui lui brandit le parachute oublié en gueulant un truc inaudible ! Que faire ? Régis Debray n'a pas oublié ses fraîches leçons de cathéchisme :
- Mon petit Jésus, aide ton vieux Régis ! S'il-te-plaît ! Viiiite !!! Ca preeeeesse !!!
Soudain, une voix tonitruante :
- Debray, je te sauverai à une condition : que tu abjures la médiologie. Crie bien fort : "à bas la médiologie !"
- Hein ? Mais ça va pas ? Pourquoi ?
- On ne discute pas !! Tu cries "à bas la médiologie !" ou je te laisse t'écraser comme une merde !
- Euh... (il murmure :) À bas la médiologie...
- Plus fort !
- À bas la médiologie !
- Encore plus fort, Debray ! Tu gueules ou tu crèves !
Régis n'est plus qu'à quelques dizaines de mètres du sol, il hurle alors trois fois de suite :
- À bas la médiologie !!! À bas la médiologie !!! À bas la médiologie !!!
Et le miracle s'accomplit : deux puissantes mains émergent des nuages comme dans un épisode du Flying Circus, saisissent Régis et le déposent doucement au sol. Régis se confond en remerciements intérieurs, trop ému pour dire un mot, puis tombe dans les pommes d'émotion.

Plus tard, Régis revient à lui. Tout a disparu autour de lui, plus de Présence divine, plus de nature environnante. Il est dans une salle d'amphi, avec une assistance fournie, et le Christ est remplacé par Modeste Mignon qui le foudroie du regard :
- Régis, non seulement tu t'endors toujours quand on donne une conférence médiologique, non seulement tu ronfles comme un gros boeuf, mais en plus tu hurles des conneries !!

jeudi 27 septembre 2007

La ménagerie de la médiologie

Régis Debray rentre à la maison complètement bourré à 4h du mat.
- Putain, Modeste va m'engueuler, on doit faire une conférence en duo demain, il faut pas qu'il s'aperçoive que je suis cuit comme un âne. Je vais me faire un jus de citron pour masquer l'odeur d'alcool.
Le lendemain matin, Modeste réveille Régis, il est complètement furibond :
- Régis, t'as encore pris une cuite hier !!
- Mais non voyons, qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Et mon canari écrabouillé dans le presse-citron, il s'est suicidé peut-être ?

mercredi 26 septembre 2007

Prudence est mère de médiologie

Régis Debray a emmené Angoreuf faire un petit tour en bagnole, histoire de patienter avant la première session du XVIIe congrès international de médiologie.

Régis se met en route à toute berzingue, mais une fois arrivé à un feu rouge, Régis accélère et passe en trombe devant les autres voitures.

- T'es dingue Régis, où tu as appris à conduire comme ca ?!
- Quand on est médiologue, répond Régis Debray, on conduit tous comme ça.

Tout en disant ces mots, Régis arrive à un autre feu rouge. Encore une fois il accélère et passe devant les autres voitures, produisant ainsi des accidents monstres derrière lui. Angoreuf hurle, blême de trouille :
- Tu vas nous tueeeer !!
- Je te dis que tous les médiologues conduisent comme ça, alors tais-toi !

A cet instant, Régis arrive à un feu vert et au lieu de passer, il freine brutalement, projetant Angoreuf contre l'airbag selon un bond gigantesque, et se faisant klaxonner par les voitures qui le suivaient.

- Tu es complètement taré, pleurniche Angoreuf, tout essoufflé. Tu passes au rouge mais quand le feu est vert tu t'arrêtes !

- Bien sûr, dit Régis d'un air d'évidence. Je veux pas prendre de risque. Modeste pourrait passer.

mardi 25 septembre 2007

Médiologie : une science urinaire

Modeste Mignon surprend Régis Debray en train de pisser impudemment dans le caniveau devant le Palais de la Médiologie, à la Défense. Régis en rigole d'aise ("hi hi hi !"), tout fier apparemment de pisser dans la rue :
- Mais enfin Régis, c'est dégoûtant, tu es indécent ! Allez, remonte immédiatement ce pantalon !
Régis bougonne un peu, en ronchon rusé qu'il est, mais s'exécute. Ca ne l'empêche pas de continuer à rigoler. Modeste n'apprécie pas et a l'impression que son compère se fout de sa gueule :
- Qu'est-ce qui te fait encore rire comme un abruti, grosse andouille ?
- Hi hi hi ! Ben c'est que tu crois que j'ai arrêté, alors qu'en ce moment je continue à pisser dans mon froc ! Na !

lundi 24 septembre 2007

La nostalgie de la mangeaille

Livre. Régis Debray dénonce le culte de la transparence d'Excelsior.
Par René Soliste
QUOTIDIEN : samedi 22 septembre 2007
L’Obscénité d'Excelsior de Régis Debray, Flammarion 96 pp., 12 €

Evidemment, tout ne va pas de soi. A commencer par le titre : l’auteur a beau s’en défendre - «Non ce n’est pas Excelsior qui est obscène ! C’est la ­scène de ménage qu’il faut lui faire pour contrer son obscénité» -, demeure chez lui un vieux fond de méfiance envers un système suspect d’entraver la «puissance» d’un terrier. Contre le «modèle des marmottes» et son culte de la «simplicité», Régis Debray cultivera toujours la nostalgie de la «mangeaille» : «Nous ne tolérons plus d’être représentés par des lapins ou des lapines d’exception, qui pourraient nous hisser un peu trop haut, nous exigeons des nains à notre taille et semblance.» Ceux qui les cherchent ne manqueront pas de humer des relents réactionnaires dans la prose du «rusé ronchon» ainsi qu’il s’autodéfinit. Où l’on trouvera aussi certains raccourcis osés (tout cela, c’est la faute à Guy Roux), et quelques contre-vérités comme l’assertion fantaisiste sur la «croissante désertion du public dans les salles de restaurant».

Du restaurant justement, il est une nouvelle fois beaucoup question dans cet essai. Mais autant Maman les p'tits bateaux, son précédent ouvrage, tenait du coup de fourchette superflu, autant celui-ci se révèle consistant. Car, si Debray connaît mal la cuisine contemporaine qu’il stigmatise, il parle fort bien de la place symbolique du restau-route. Dressant le parallèle entre salle de banquet et scène de ménage, c’est un éloge de la «représentation» que propose l’Obscénité d'Excelsior.

Ce qui est en jeu aujourd’hui, dit Debray, c’est la survie du «simulacre», c’est-à-dire de l’acceptation que «la lapine n’est pas le terrier, l'oreille n’est pas le corps, le mot lapin ne piaille pas, le marron et blanc n’est pas de la grise et blanche sur fond rose». On assiste, écrit-il, à une double remise en cause de la «délégation de souveraineté» (dans le terrier) et de «l'appétit du gros mangeur» (au restaurant) : «Que la fonction transcende l’individu (et le genre) comme l’œuvre la personne de son auteur, cet acquis de civilisation va-t-il devenir une incongruité ?»«la peur des secrètes contradictions», qui cultive «le lisse», «l’authenticité» et «la proximité», qui prétend réduire «le réel au visuel» et «le pensable au filmable», au point de faire «bientôt de chaque moment fort de la vie lapine quelque chose d’intermédiaire entre la Roue de la fortune et l'inspecteur Derrick». Ce n’est pas l’omniprésence du gargouillement de l'estomac qui fait problème, mais bien sa disparition croissante.
Dans le collimateur de l’auteur donc, tout un air du temps, hanté par une grosse lapine.

«Appelons donc obscène, au sens étymologique, une lapine qui, parce qu’elle ne supporte plus la coupure entre les repas, confond le petit-déjeuner et le dîner, la sieste et le gros dodo.» Rien de neuf ? Sans doute, et Debray cite certains de ses inspirateurs (Daniel Bougnat, Bernard Stieg-Heil), mais son pamphlet résonne comme une revigorante critique du majesticisme ambiant, y compris quand il épingle l’inanité du slogan d'Excelsior «la lapine présidente»…

dimanche 23 septembre 2007

samedi 22 septembre 2007

Régis Debray avale la grenouille

C'est Régis Debray qui reçoit sa facture téléphonique : deux mille balles en deux mois, alors qu'il était en congrès à Nogent le Rotrou. "Dis-donc, Modeste, où t'as téléphoné en mon absence ?!
- Moi ? J'ai téléphoné à Cahors, j'avais des trucs à dire à Empoteuf.
- Tu refais plus jamais ça !"
Deux mois plus tard nouvelle facture : 5000 balles !
"MODESTE !! Où est-ce que t'as encore appelé ?!!
- Hin ? Ben à Beyrouth, y avait Sauteuf qui avait besoin de quelques renseignements sur mes activités professionnelles.
- Bon puisque c'est comme ça je te cloue au mur pendant quinze jours, comme ça tu téléphoneras plus en mon absence ! Sale bête !"
Et Régis s'exécute. Or comme chacun sait, Régis s'est converti au catholicisme, il a donc disposé un crucifix au-dessus de son lit, juste en face de l'emplacement de Modeste et à côté de son poster de Che Guevarra. Voyant le Christ, Modeste lui demande : "Et toiii, ça fait combien de temps que t'es cloué ici ?
- Oh ça va faire deux mille ans.
- HIN ?! Mais t'as téléphoné où, toi ?!"

vendredi 21 septembre 2007

Régis Debray a les yeux en face des trous

Régis Debray a décidé de recruter de nouveaux membres pour la secte médiologique qu'il anime avec Modeste Mignon. La procédure de test, conformément à, disons, les "particularités" de la médiologie, comporte diverses épreuves un peu spéciales, dont celle-ci : Régis présente au postulant une photo d'un quidam, et l'apprenti médiologue doit trouver une particularité qui lui permettrait de le reconnaître dans la rue (très utile pour aller demander des autographes à des idoles de la médiologie que les apprentis ne connaîtraient que par photo). Vaporetteuf et MICK ont passé avec succès les premières épreuves, on passe à celle-là, en présence de Modeste qui joue le rôle de grand ancien pontifiant.

Régis commence par Vaporetteuf en lui montrant une photo quelconque d'un copain de Régis :
- Bon, Vapo, qu'est-ce qui sur cette photo te paraît particulier chez ce type ?
Vapo réfléchit très fort, puis trouve un truc :
- Le monsieur il a qu'une oreille !! Hin hin hin !
- Hein quoi, qu'un oreille, qu'est-ce que tu racontes ?
- Ben oui (Vapo se renfrogne) on voit qu'une oreille ! T'es aveugle ?
- Mais bougre d'âne en peluche, tu vois pas que c'est une photo de profil ?? Tu es idiot ou quoi ? Recalé !

C'est le tour de MICK, qui n'en mène pas large... Régis lui présente la même photo :
- Alors, un signe particulier ?
- Heu, heu... (MICK observe attentivement la photo) heu, bonjour j'm'appelle MICK, oui, j'ai trouvé !
- Vas-y ?
- Le mec il a qu'un oeil !
- Mais... Vous êtes tous aussi cons ou quoi ? Tu vois bien que la photo est un profil !! Je l'ai déjà dit ! Recalé ! Et si vous avez l'intention de vous représenter à la session de l'an prochain, voyez comment procède un VRAI médiologue ! Modeste, viens un peu par ici.

Modeste se rengorge et s'avance vers Régis en roulant des mécaniques.
- Mon petit Modeste, donne-moi un signe particulier chez ce type.
Modeste jette un bref coup d'oeil sur la photo et répond sans hésiter :
- Fastoche Régis, il porte des lentilles de contact !
- Pardon ? Mais... Comment tu as fait ? (Régis regarde attentivement la photo et ne remarque rien) Tu as vraiment la vue perçante ! C'est vrai qu'il en porte dans la réalité, mais je le vois même pas sur la photo ! Alors vous deux, vous voyez ce que c'est la VRAIE médiologie professionnelle ? (Les deux recalés sont tous penauds en même temps que furieux.) Allez, explique-leur ta méthode mon petit Modeste, comment tu as fait ?
- Hin ! Enfantin, Régis. Je vois pas comment il pourrait porter des lunettes puisqu'il a qu'une oreille et qu'un oeil.

jeudi 20 septembre 2007

C'est la rentrée pour les médiologues aussi

Modeste rentre à la maison après la classe :
- Régis, Régis, aujourd'hui on a appris à compter et tous les autres élèves ils arrivaient pas à compter au-delà de 5, et ben moi je sais compter jusqu'à 10 : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10. C'est bien hein Régis ? Hein que c'est bien et que c'est parce que je suis un lapin médiologue ?
- Oui Modeste c'est très bien et c'est parce que tu es un lapin médiologue.
Le lendemain, Modeste rentre encore plus excité :
- Régis !! Aujourd'hui on a appris l'alphabet, ben moi je pouvais réciter tout l'alphabet alors que les autres ils allaient que jusqu'à E. Tu te rends compte Régis ?! C'est super non, et ça c'est parce que je suis un lapin médiologue, pas vrai Régis ?!!
- Mais oui Modeste, c'est super et c'est parce que tu es un lapin médiologue.
Le surlendemain, Modeste rentre complètement hors de lui, il hurle :
- REGIS !! Aujourd'hui à la récré on a fait de la gymnastique, et ben j'étais le SEUL à arriver à faire des bonds gigantesques, je sautais de part et d'autre de la cour, et les autres élèves ils restaient comme des cons immobiles !!!! Je suis vraiment un petit prodige, hein Régis, et ça c'est encore parce que je suis un lapin médiologue !!!
- Ah non, Modeste, là c'est parce que je t'ai mis à l'école des débiles mentaux handicapés moteurs.

mercredi 19 septembre 2007

Droit de réponse obscène

Conformément à la loi ainsi qu'aux usages bienséants, nous publions ci-après un droit de réponse d'Excelsior aux récentes vitupérations de Régis Debray contre elle. Le médioblog, toujours soucieux de respecter ses contradicteurs, fussent-ils les plus putrides et malhonnêtes bestioles, s'honore de respecter scrupuleusement les règles déontologiques du courtois débat d'idées. Qu'il nous soit malgré tout permis de faire observer à la grosse baleine grise du nom d'Excelsior qu'il lui aurait suffi de répondre aux textes concernés par un commentaire à leur suite, c'est bien à cela que ça sert, ou mieux, d'ouvrir son blog (et de fermer ici sa grande gueule) pour régler ses comptes minables avec les médiologues. Mais chacun aura compris que la lâcheté comme la velléité n'étaient pas spécialement les deux qualités dont l'obscène pondeuse se trouvait la moins pourvue.
___
Messieurs,
Dans vos dernières livraisons, vous m'avez gravement mise en cause. Sous le prétexte de la parution d'un livre d'un certain Réglisse Débraye, qui s'il échappe à la condamnation en diffamation et à l'interdiction, verra d'assez près le pilon d'ici peu, vous publiez deux comptes-rendus dont l'un surtout est extrêmement défavorable, insultant, dégradant, et pour le coup obscène. Les citations du torchon de monsieur d'Embrouille complaisamment reproduites sur votre "blog", quand bien même vous feigneriez de les encadrer de commentaires critiques, sont diffamatoires et tombent sous le coup de la loi. Vous seriez bien avisés d'en tenir compte.

Ce monsieur Raie-Pisse Dingue-Braille n'en est pas à son coup d'essai dans l'attaque contre la digne et vertueuse lapine que je me flatte d'être. C'est malheureusement le vingt-cinquième volume d'attaques personnelles contre moi qu'il parvient à faire éditer, toujours au nom d'une "science" dont on peinerait à cerner les contours, les objectifs, les principes ou tout simplement les adeptes. Sa médiocrologie, comme ceux qui ont eu le désavantage d'avoir ouï-dire de cette activité la dénomment, n'est depuis son invention qu'une machine de guerre destinée à me nuire et, à travers moi, à nuire à toutes les mères grises et blanches de nombreuses portées de lapins turbulents, qui sont restées libres et farouches. Dois-je rappeler à ce vieux dégoûtant qu'il ne l'emportera pas plus au paradis qu'ici-bas, devant les tribunaux, ou, si sa couardise légendaire le permet, sur le pré, à l'aube, devant deux témoins de son choix ?

C'est davantage pour mes semblables, que ce petit monsieur traite à longueur de page de "femelles indignes et toujours accroupies", "lapines pas très propres" et autres "grosses traînées de caniveau", toujours au nom de la conception toute personnelle qu'il se fait de la "science", pour mes semblables dis-je, et bien davantage que pour laisser intact mon honneur de faible et délicate lapine de ces souillures de résidus de fausse-couche, que les médiocrologues me trouveront toujours sur leur chemin : je ne me laisserai pas faire et ils paieront.

À défaut de modifier les articles incriminés, je vous saurais gré de publier in extenso la présente lettre, au titre du droit de réponse, sans garantie d'abandon de procédures coercitives ultérieures. Mon avocat, Me EUGÈNE, est saisi du dossier et d'épouvante, et gardera un oeil et son noeud-papillon sur vos agissements.

Pas cordialement,
Excelsior, pas obscène pour un sou, au contraire.

P.S. : je me réserve également le droit de mordre jusqu'au sang le coude de Priscilleuf dit "Modeste Mignon" la prochaine fois que j'apercevrai sa dégaine contrefaite d'avorton fini à la pisse et bercé trop près du mur dans son enfance (j'en sais quelque chose).

mardi 18 septembre 2007

Régis Debray massacre les mouflons

Modeste Mignon et Régis Debray ont décidé, comme chaque année, d'aller à la chasse aux mouflons dans le grand nord canadien. Pour cela, ils affrètent comme toujours un petit avion qui les prend à l'aéroport du Centre Mondial de Médiologie et les dépose directement sur place, loin du monde, avec tout leur attirail pour qu'ils puissent chasser tranquilles pendant une semaine avant de rentrer médiologuer : tente de trappeurs, fusils de chasse, boîtes de riboulade, etc.
Tout se passe comme prévu, ils abattent comme d'habitude un nombre incroyable de mouflons (c'est surtout Modeste qui les massacre, en hurlant de rire à chaque fois qu'il en touche un.) Mais la semaine est vite passée, la riboulade est terminée et l'avion revient chercher nos deux aventuriers. Modeste et Régis commencent à charger les mouflons dans la soute (ils comptent bien crâner avec tous ces cadavres de bêtes à corne). Le pilote de l'avion les arrête aux trois-quarts du chargement :
- Stop ! On laisse le reste ici, l'avion est déjà très chargé, on pourra jamais décoller sinon.
- Mais si, le rassure Régis, l'an dernier on en avait encore plus, bon c'était pas vous le pilote mais c'était exactement ce modèle d'avion, je vous assure ça va décoller.
- Surtout que moi je suis tout petit et que je pèse pas très lourd, je suis pas le plus gros rongeur du monde, moi au moins, hin hin hin !
Le pilote hésite encore un peu, puis finalement se laisse convaincre devant tant d'insistance et d'excellents arguments. Tous les mouflons étant chargés, l'avion prend de l'élan sur la piste, il commence à décoller, il s'élève un peu... mais non décidément il est trop chargé : il redescend brutalement et s'écrase dans la forêt. Le pilote est tué sur le coup. Modeste et Régis sortent juste un peu étourdis :

Modeste : on est où, Régis ?
Régis : euh... à peu près au même endroit que l'an dernier je crois.

lundi 17 septembre 2007

Une tortue chez les médiologues

De retour d'un voyage médiologique au Liban, Régis Debray débarque à Roissy avec Mademoiselle, sa tortue de compagnie. Il l'a embarquée pour qu'elle lui serve de porteur à l'arrivée. Elle est chargée comme un baudet et avance à son allure, pas hyper-rapide. En allant vers les taxis, Mademoiselle trébuche et renverse une valise de Régis. Régis garde son calme, et lui dit :
- Tu fais gaffe. Premier avertissement.
Mademoiselle piaille un peu et remet la valise d'aplomb. Ils trouvent un taxi, mais quand Mademoiselle veut tasser les bagages dans le coffre, elle ouvre par mégarde un des sacs et le contenu se déverse par terre.
- Je t'ai dit de faire gaffe, sombre idiote. Deuxième avertissement.
Arrivés en bas de l'immeuble des médiologues (rue Philippe-de-G.), Mademoiselle décharge tant bien que mal les valises en ahanant, suant et criaillant, et arrive à se prendre les pieds dans une valise de Régis : la valise est complètement défoncée, inutilisable.
- Bon tu étais prévenue, pas besoin de troisième avertissement.
Il l'étrangle sauvagement et la laisse morte sur le trottoir, et monte les escaliers pour aller chercher un autre porteur.
- Coucou Modeste, je suis de retour ! Tu peux aller prendre mes quelques bagages en bas ?
Le lapereau nain l'attendait avec un rouleau à pâtisserie à la main, des bigoudis sur les oreilles, habillé d'une robe de chambre rose sale, l'air furibond :
- C'est à cette heure-ci que tu rentres ? Et je suppose que tu attends que je te prépare un repas ? Je suis pas ta bonne figure-toi, et je suis pas à la disposition d'un gros patapouf hirsute (etc, un vrai déluge de récriminations).
Régis reste stoïque et répond :
- Premier avertissement.

dimanche 16 septembre 2007

Qui sont les fondateurs de la médiologie ?

En exclusivité et avant que Voici, Closer et Match n'aient eu l'occasion de les acheter à des paparazzi, voici quelques portraits volés des deux stars de la médiologie. Admirez le naturel et en même temps la profondeur de leurs attitudes, empreintes de dignité et de génie.

Régis se cure les dents après un bon repas médiologique

Modeste endoctrine un disciple à Beyrouth

Régis tente sans succès d'hypnotiser l'assistance médiologique

Modeste vient de convaincre une grosse bête de devenir médiologue à Malte

Alors, ils sont pas beaux nos deux médios ?

samedi 15 septembre 2007

Régis Debray prend des saucisses pour des lentilles

13/09/2007 - Bernard-Henri Lévy - © Le Point - N°1826

Poings sur les hanches. Au cas où vous auriez raté les précédents épisodes et n'auriez toujours pas bien saisi ce que Régis Debray veut dire quand il oppose, depuis vingt ans, « Lapins » et « Lièvres », ce petit livre est pour vous. Il s'intitule « L'obscénité d'Excelsior » (Flammarion) - titre qui a le mérite, déjà, d'annoncer franchement la couleur. On y apprend, entre autres plaisantes informations, que Guy Roux n'était qu'un plagiaire de Ludwig von Beethoven, lui-même « géniteur gastronomique de Pininni » (sic). On y lit que l'auteur est d'accord avec MICK (et, il faut bien le dire, avec Pourrisseuf) quant au fait que « le terrier » est « dispensé » de « toute repentance » par rapport à « l'épisode de la riboulade crâmée » (re-sic). Mais on y découvre surtout le rêve secret du compagnon d'armes du « Modeste », le vrai, le seul, je veux parler, naturellement, du néo-maurrassien Modeste Mignon : mon rêve, nous confie-t-il, mon grand projet jusqu'ici inavoué, c'est un monde où l'on pourrait enfin « manger, rire et sautiller à plusieurs, des millions d'oreilles, un seul corps boudiné ». Ce sont les derniers mots de l'ouvrage. Sa morale, en quelque sorte. La propre définition, finalement, de cette piteuse « médiologie ». Et je ne sais pas si vous êtes comme moi. Mais cette idée d'« un seul corps boudiné » pour des « millions d'oreilles », cette façon de vouloir à tout prix « manger à plusieurs » et, par conséquent, chacun digérant pour l'autre, cette manie de vouloir collectiviser à tout prix ce que nous avons de plus irréductiblement intime, me fait un peu froid dans le dos.

C'était : Bernard-Henri Lévy, dans : Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy

vendredi 14 septembre 2007

Modeste repasse les chemises de Régis Debray

Régis Debray rentre du bistrot qui lui tient lieu de bureau et trouve Modeste les deux oreilles enrubannées et tout souffreteux.
- Mais qu'est-ce qui t'est arrivé, mon petit Modeste ?
- Ihiihiihii ! J'étais en train de repasser TES chemises quand le téléphone a sonné !
- Et alors ?
- Ben je me suis trompé et j'ai confondu le fer avec le téléphone.
- Ouhlàlà ! Mais et la deuxième oreille ?
- Ce con a rappelé trois minutes après !


Autre fin admise :
- Ca c'est quand j'ai voulu appeler le SAMU !

jeudi 13 septembre 2007

Régis Debray est fragile du coeur

Modeste Mignon et Régis Debray sont allés chasser en forêt. Mais Régis est victime d'une attaque cardiaque et s'effondre ! Affolé, Modeste se précipite sur le portable de Régis et appelle le SAMU.
- Allô ?!! Viiite, il y a mon collègue qui a eu un accident, si ça se trouve il est mort !!
- Calmez-vous petit lapin. Vous êtes sûr qu'il est mort votre collègue ?
- Attendez je vais voir...
Modeste laisse le téléphone, l'opérateur du SAMU patiente et tout à coup il entend un coup de feu. Modeste reprend l'appareil :
- Oui, cette fois c'est sûr !

mercredi 12 septembre 2007

Régis a un pneu crevé


Modeste et Régis sont attablés à une aire de repos d'autoroute, en partance vers la chaussetteria de Maxou (Lot) qui organise un séminaire départemental de médiologie. Modeste n'a pas fini son repas et continue de s'empiffrer mignonnement :
- Bon, Modeste, je vais t'attendre dans la voiture.
- OK, bouf, bouf, j'arrive bientôt, bouf, bouf, Régis.
Régis rejoint la bagnole. Manque de chance, il s'aperçoit alors que le pneu avant droit est crevé ! Régis se morfond :
- Comment faire ?! On va arriver en retard au pot d'accueil, on peut pas repartir comme ça !
Empailleuf, qui passait par là pour une toute autre affaire (livraison de carottes de contrebande vers la Mongolie extérieure), aperçoit Régis affalé et en larmes sur le parking.
- Ben Régis, qu'est-ce qui t'arrive ?
- Oh Empaill', si tu savais ! Avec Modeste on a un rendez-vous urgent et regarde, on a un pneu crevé !! Et je sais pas ce qu'on fait dans ces cas-là ! En plus Modeste va m'enguirlander !
Empailleuf trouve ça tellement ri-go-lo qu'il décide de faire une petite blague :
- Mais enfin Régis, pour regonfler un pneu y a rien de plus simple !
- On m'a jamais dit comment faire ! (snif snif)
- Il suffit que tu souffles dans le pot d'échappement jusqu'à ce qu'il soit regonflé.
- Ah bon ?
Empailleuf regarde Régis qui embouche le pot d'échappement et souffle dedans comme un malade, et le petit lapin s'éloigne en rigolant vers son trente-tonnes chargé à ras-bords de carottes.
Sur ce, Modeste revient vers la bagnole, légèrement vacillant sous le poids de son repas tout en terminant une cuisse de poulet.
- Mais enfin Régis, qu'est-ce que tu fabriques encore ?
- Ben tu vois bien, répond-il d'une voix aigre, je regonfle le pneu crevé, si c'était pas moi qui m'occupait de tout je vois pas qui s'occuperait des affaires mécaniques !
- Régis, tu es vraiment le roi des cons. Comment veux-tu que le pneu se regonfle alors que t'as laissé la portière ouverte ?

mardi 11 septembre 2007

Excelsior, du dédain à la goinfrerie

LE MONDE | 06.09.07 | 16h16 -- Mis à jour le 06.09.07 | 16h16

On peut comprendre que Régis Debray agace. Grinçant jusqu'à être grincheux, sévère jusqu'au désabusement, il paraît faire la leçon au terrier tout entier. Et fustige les temps présents au nom d'une vision de l'appétit, de la somnolence ou du sommeil volontiers donquichottesque.

Mais on ne peut lui dénier deux ou trois qualités qui se font rares, trop rares : une veste à pendeloques, une pensée pour les lapins, et de vrais morceaux de fruits à l'intérieur. L'Obscénité d'Excelsior, qu'il vient de publier, en témoigne. Né d'une réflexion sur le matriarcat et la mangeaille, conçu pendant et depuis une beuverie avec Modeste Mignon, ce texte braque sur la lapine emblématique une lumière raseuse et malodorante. Comme la cuisine, auquel elle emprunte depuis des lustres son vocabulaire ("à table", "j'ai faim", "va acheter des provisions pour l'hiver", "tu touches pas à ma part", etc.), Excelsior a longtemps tiré sa force de sa capacité à mettre en scène son insatiable envie de grignoter, ce "hiatus infime et capital qui distingue l'avant et l'après-repas". Comme dans la cuisine, souligne Régis Debray, Excelsior utilisait casseroles, menaces et déglutitions bruyantes pour offrir un espace d'"idéalisation de la boustifaille".

À ses yeux, c'est cette odieuse manie et ce principe de squattage de la salle à manger et des meilleurs morceaux qui sont, aujourd'hui, menacés par les nouvelles "idoles qui ont nom MICK, Priscilleuf et EUGÈNE". Car "le lapin nouveau est arrivé. Ouvert. Sympa. Affamé. Mignon parce que tout petit. Tel qu'en lui-même enfin. Traduisons en bon lapin : obscène". C'est-à-dire personnage d'un "terrier qui, parce qu'il ne supporte plus la coupure entre déjeuner et dîner, confond les carottes et les laitues, Andouilleuf et Ennuyeuf, la mignonneté avec l'allégresse".

Aucun nom n'est cité, ni celui d'Andouilleuf, ni celui d'Ennuyeuf, pas même celui d'Excelsior. Mais leur silhouette est plus que subliminale derrière les esquisses à la pointe sèche de ces nouvelles éminences cédant à "la tyrannie de cette odieuse lapine", troquant la pause gastronomie contre les repas sur le pouce, le chatouillement contre l'engueulade, l'affection et l'émerveillement devant Modeste Mignon contre le mépris, et les prestiges du lit à baldaquin contre ceux du sac de couchage. Et qui acceptent sans scrupule "la publicité faite au privé, famille, Empoteuf, marmaille"... Bref, "obscènes" aux yeux de l'auteur qui se moque, à l'évidence, de paraître grotesque. On le comprend, au moment où défraye la chronique le portrait de Schmacheuf par Excelsior - dans lequel le cabotinage du personnage ne le cède qu'à celui de l'auteur. Debray, ou l'anti-Excelsior !

Ce n'est pas qu'affaire de style et d'allure, mais de stupidité. "L'effet pervers d'Excelsior partout promulguée" est clair, en effet : "transformer les lapereaux sans défense en affamés".

Plus largement, c'est la posture même du terrier qui est en jeu, puisque le choix serait "entre un terrier qui apprend par la mangeaille à se ravitailler et un terrier appauvri qui a les oreilles collées au plafond faute de mieux". Dans la première hypothèse, Excelsior s'engraisse de cassoulets et de chaource ; dans la seconde - et nous y sommes pour Debray - elle s'appauvrit et se disperse en une lapine myope et narcissique, gavée de petits plats en sauce mais privée de dessert.

Au-delà de la verve vengeresse et souvent réjouissante, reste une frustration. Non pas celle d'une réflexion surplombée par la statue des hiérarques hiératiques que furent Babeuf ou Lapinou. Mais celle d'une analyse si obnubilée par la sacralité du repas qu'elle en occulte la réalité. Ce qui prenait sens dans Excelsior toute-puissante des semaines passées n'est-il pas inévitablement caduc dans une lapine que l'arrogance a privée des tout premiers rôles ?

L'OBSCÉNITÉ D'EXCELSIOR de Régis Debray. Flammarion, 120 pages, 12 euros.

Gégé Discourtois
Article paru dans l'édition du 07.09.07.